L’entrée de la Haute Ecole au Cirque
Les premiers traités d’équitation mettent en évidence non plus seulement le désir de l’homme de capter à son profit la beauté et les qualités naturelles du cheval, mais le souci de l’embellir et de le faire briller Cette incursion dans l’art et dans le spectacle va se faire tard par rapport à l’âge de l’équitation ; bien sûr, on peut parler des parades antiques, et Xénophon consacre un chapitre à « l’art de faire briller un cheval » ; mais la mise en scène de véritables spectacles équestres ne se fera ensuite qu’au cours du XVIIème siècle en France sous la forme des carrousels, qui laisseront ensuite la place à d’autres formes de spectacles comme le cirque.
Les carrousels remplacent les tournois
Les tournois ayant été interdits après la mort d’Henri II en 1559, ils disparurent définitivement en 1660 après un dernier accident mortel. Ils furent remplacés par les carrousels, forme de spectacles équestres déjà connus chez les Byzantins, les Arabes, les Goths, et restés en faveur en Italie et en Espagne. Ils eurent leur heure de gloire au XVIIIème siècle en France et dans le reste de l’Europe qui avait adopté l’équitation à la Française, même si l’histoire retient particulièrement trois exemples fameux datant du siècle précédent, donnés respectivement en 1605, 1615 et 1662 à Paris, (voir illustration) et deux autres, plus grandioses encore à Versailles en 1664 et 1685.

Ci-dessous : détail

Les carrousels étaient bâtis autour de thèmes historiques ou mythologiques, ou relevant de la pure imagination ; ils comportaient une véritable mise en scène avec héros, figurants, orchestres, décors, et étaient prétextes à simuler des batailles en exécutant des figures extrêmement bien réglées : les cavaliers étaient regroupés en quadrilles de quatre à douze, et les participants, outre le ballet équestre, disputaient des jeux individuels. La Guérinière, dans son Ecole de Cavalerie datant de1733, détaille les éléments qui les composent, et ce qu’il écrit concernant « la foule » semble être l’arrangement le plus approchant de ce que nous en avons retenu de nos jours : un ballet parfaitement réglé présentant un ensemble rigoureux qui puisse mettre en valeur les qualités des écuyers et le dressage de leurs chevaux : « Ils doivent tous partir ensemble au signal que leur donne celui qui conduit carrousel, et arrêter de même, en finissant la reprise, ou à courbet le tes, ou à l’air auquel leurs chevaux ont été dressés. »
On voit là que le cheval, pour être un des acteurs principaux de ces spectacles, reste pour ainsi dire noyé dans cette sorte de corps de ballet que représente la « cavalerie » : il s’agit d’une performance collective sans star, sans véritable danseur étoile ; si individualisme il y a, c’est au profit de l’écuyer qui espère ainsi se faire remarquer de son souverain, et toute l’attention du public est dirigée vers les grands seigneurs qui cavalcadent fièrement et montrent ce qu’ils savent faire faire à leurs chevaux. Et justement, le XVIII° siècle étant le siècle de l’Art Equestre par excellence, les chevaux voient leur répertoire considérablement progresser en valeur artistique.
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eleonore :
Le 24/02/2010 à 10h40
j'ai hâte de lire ce que l'auteur dira du travail de Baucher; un travail universitaire devrait se dégager de toute opinion partisane et des aspects méconnus ou sciemment mis de côté par la gent équitante pourraient bien percer sous la chappe des lieux communs! merci pour cet intéressant article.